IBÉRIQUES
Mon corps est une tour
Mon coeur, une fenêtre
Perçant sur le désert,
La terre encailloutée,
Le désert andalou
Parfois, une colombe,
Posée dessus la pierre,
Roucoule doucement
Et chante sa prière
Elle dit :
Ce matin, la fleur s’est entr’ouverte
sous la jupe en dentelles
D’une femme à l’oeil lourd
Une rose a saigné
Sa coulée de velours
Viens, mon amant,
Arrache les pétales
Ce soir, je serai vieille,
La fleur sera fanée,
La colombe envolée
Seul restera le chant
Et le soleil qui frappe
De la tour de mon corps
Tomberont quelques ruines
Au rebord de mon coeur
L’enfant aveugle et sourd
Serrant entre ses lèvres
L’abandon d’un poème
Qui parle de la soif, du soleil, de la pierre
Et de ce chant profond où coulent des rivières