Poèmes au soir

Poème au soir.
Au fond de moi, qui demeure ?
Un sanglot.
La vague qui monte du souvenir.
Un vieillard contemplant la vallée.
Une bête, la nuit, qui revient au terrier.
La tribu.
Au fond de moi, qui demeure ?
Un vain mot.
La phrase que je n’ai pas pu dire.
Un pleur abandonné.
Le pas de mon cheval répétant sa foulée.
La ciguë.
Au fond de moi, qui demeure ?
Un anneau.
La promesse impossible à tenir.
Une lance à jamais souillée.
La trace d’une hyène reniflant le charnier.
La mal vue.
Une joue caressée.
Le doigt de Dieu à demi effleuré.
Un soleil sans l’été.
L’éperdu.
Heddy Maalem – Williamstown, Massachusetts, Juin 2008